Yvette WEISBECKER | |
Yvette Weisbecker est née de parents juifs d’origines russes et polonaises qui ont émigré en France en 1905, attirés par la merveilleuse promesse : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ils gagnent la nationalité française grâce à l’engagement du chef de famille comme combattant en 1914. Yvette Weisbecker grandit avec la fierté d’être Française. Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, elle sort tout juste de l’École normale d’Institutrices avec le désir de passer le concours de l’École normale supérieure. L’établissement des lois antisémites l’oblige à abandonner ses projets et à fuir : d’un asile incertain à l’autre, elle traverse les épreuves avec le sentiment d’être exclue de la société. Ce sentiment nourrira toute son oeuvre après la Guerre, quand elle participera à la mise en place d’une pédagogie nouvelle au sein d’une communauté pour jeunes marginaux, où règnent les valeurs que sa mère, disparue à Auschwitz, lui avait inculquées. Mémoire et engagement est le récit de cette vie consacrée à servir les autres. Dans ce témoignage, Yvette Weisbecker livre son histoire, de sa jeunesse dans une famille d’immigrés en Lorraine jusqu’à son engagement auprès des jeunes dans la Communauté de Han, près de Nancy. |
Marche en avant de toi-même Editions Kairos
Yvette Weisbecker parcourt un monde en grande partie disparu. C'est une époque révolue quelle nous raconte sans nostalgie aucune, mais avec tant de simplicité, de spontanéité et de fraîcheur. Ancienne résistante, fondatrice de la Maison d'Enfants de Han sur Seille en Meurthe-et-Moselle, Yvette témoigne dans ce texte d'une autre époque quand il était encore possible de voyager dans la plupart des régions du globe. Par l'écriture, cette femme aujourd'hui âgée de 97 ans, poursuit encore et toujours sa règle de conduite : Marche en avant de toi-même. Et nous marchons avec elle sur les chemins du monde. Yvette, et André son mari, passent les frontières, s'émerveillent à chaque instant de la découverte de paysages nouveaux, vont à la rencontre des gens, retrouvent des amis à l'autre bout de la terre. Avec cette impression que les personnes rencontrées les attendaient depuis toujours. De Madagascar au Canada, de la Russie au Viêt-Nam, de la Chine aux Etats-Unis, du désert australien au pays des Touareg, des confins de l'Asie Centrale où elle écoute réciter un poème d'Eluard jusqu'au Grand Nord, c'est l'humanité qu'elle voit avec les yeux de l'amour. | |
Tous ces noms qu'elle écrit, étranges-étrangers aux consonances autres, sont comme un appel au départ. Le monde est là, sa diversité et son unité. Nous sommes dans la poétique du voyage et nous sommes pris sous le charme d'un livre d'espérance lorsqu'un autre rapport aux choses, à la nature et à sa beauté, se tisse. Chaque instant est une occasion de découverte, d'émerveillement, d'amour de la terre et des hommes qui y habitent. La passion de vivre, le bonheur d'être au monde, la douceur des choses, Yvette les cultive encore. Ce texte est une leçon de vie.
|